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Le bruit au travail : un coût de plusieurs milliards d’euros par an

Les sources de nuisances sonores en milieu professionnel ne se limitent pas à la présence de machines et outils bruyants, que l’on peut retrouver sur les lieux de production industrielle ou les chantiers, mais peuvent également affecter des salariés du secteur tertiaire travaillant dans des bureaux ouverts ou des centres de contacts et d’appels. 

De nombreuses études sur la mesure du bruit au travail permettent d’y voir plus clair et de mieux comprendre l’impact de ces nuisances sur la santé et la productivité des salariés en France, dont 58 % s’estiment être exposés à un bruit excessif. Même s’il est difficile de chiffrer de façon exacte le coût social et économique, qui peut varier selon les années et les méthodes de calcul, une chose est sûre : la facture engendrée par les bruits au travail s’élève à plusieurs milliards d’euros.

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Pourquoi l’exposition au bruit coûte-t-elle si cher à la société ?

Les deux grands axes permettant de mesurer et de chiffrer l’impact du niveau sonore sur les lieux de travail sont la santé des salariés et la perte de productivité, qui sont pourtant deux facteurs essentiels pour la compétitivité des entreprises.

Pour ce qui est de la santé des travailleurs, l’exposition aux nuisances sonores au travail se traduit par l’augmentation constante des reconnaissances de surdités professionnelles, dont le coût, à elles seules, est estimé à plus de 80 millions d’euros par an. Pour rappel, l’exposition prolongée au bruit professionnel est la deuxième cause de surdité, après le vieillissement. Viennent ensuite les effets secondaires du bruit sur l’ensemble de l’organisme : nervosité, fatigue, acouphènes, vertiges, mais aussi de nombreux troubles respiratoires et cardiaques.

Ces multiples problèmes de santé sont directement responsables d’un autre aspect de la facture sociale liée au bruit : les accidents du travail. Qu’ils surviennent en raison d’une perte de vigilance engendrée par la fatigue auditive ou l’impossibilité d’entendre les messages et signaux d’alerte, le coût de ces accidents du travail est au total de 1,2 milliards d’euros en France. Selon le Ministère des Affaires Sociales, 10 % des accidents du travail trouvent leur origine dans le niveau excessif des nuisances sonores.

En ce qui concerne la perte de productivité, le bruit intervient principalement en termes de possibilité de concentration, ou plutôt de déconcentration et de distractions acoustiques. Quand l’on demande à des salariés quels sont les critères favorisant la créativité et la productivité, ces derniers répondent à 65 % qu’ils ont avant tout besoin de calme et de silence. Sachant que 14 millions de salariés se disent exposés au bruit et que l’on estime que ce bruit est à l’origine de la perte quotidienne de 80 minutes de productivité par jour et par salarié, l’on comprend mieux le chiffre exorbitant de 18 milliards d’euros perdus, uniquement pour le secteur tertiaire.

Au total, un rapport publié en 2016 par le Centre National du Bruit, le CNB, avance une facture de 20 milliards d’euros pour l’impact des bruits sur les lieux de travail. Si vous souhaitez consulter l’intégralité de cette étude sur le coût social des pollutions sonores, nous vous proposons de cliquer ici.

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Le cas particulier des bureaux en open space

Lors de leur apparition, il y a une vingtaine d’années, les espaces de travail aménagés en open space faisaient figure de la forme la plus moderne d’organisation des locaux professionnels. Une organisation sous la forme de grands espaces non cloisonnés, pouvant accueillir plusieurs dizaines de collaborateurs, avec de nombreux points forts améliorant la productivité et l’épanouissement de ces derniers.

Avec le recul et l’expérience de ces années de pratique, ils sont aujourd’hui perçus comme l’illustration de la difficulté de gérer l’impact des nuisances sonores et des problématiques liées aux solutions les plus fréquemment apportées. Propices aux échanges, à l’émulation et à la communication entre salariés, ces espaces ouverts se sont également révélés être producteurs d’un niveau sonore trop élevé pour permettre une bonne concentration de chacun. Entre les discussions et le ronronnement des nombreux ordinateurs et autres équipements informatiques présents, il est rapidement apparu que les bruits affectant les salariés ont des effets contre-productifs, induisant une forte distraction sonore et une grande fatigue auditive.

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En l’absence de solution concrète pour réduire ces nuisances sonores, de nombreux salariés se sont en quelque sorte réfugiés dans le port d’un casque personnel diffusant de la musique, afin de se couper du bruit ambiant et de favoriser leur potentiel de concentration. Cet ainsi qu’en dépit du fait d’être au contact direct de nombreux collègues, des milliers de salariés travaillant dans des espaces ouverts se sentent finalement isolés, seuls, et peu intégrés à leur entreprise. Un véritable paradoxe pour des endroits censés améliorer le travail collaboratif et l’esprit d’équipe, et ce, à cause des nuisances sonores et de la mauvaise prise en charge des solutions, pourtant existantes, comme le port ponctuel de casques spécialement conçus pour les bureaux.